Nous retournions ce jour, visiter la ville balnéaire de Sitia, trop vite traversée la veille ... Il y régnait désormais l' ambiance calme d' un
dimanche matin . Nous longions les quais de son port, traversions la vieille ville jusqu' à atteindre Kazarma, nom de son ancienne
forteresse vénitienne dominant la cité .
Il n' y a pas grand chose à voir dans les vieilles rues de Sitia, mais n' en demeure pas moins qu' il nous a semblé agréable s' y promener .
Nous suivions alors une route de montagne sans réel "cachet" ... Elle nous menait vers Mochlos, où retrouvant la mer, nous découvrions
de nouveaux somptueux paysages .
Mochlos s' est révélé être un petit village de pêcheurs adorable .
Face à son port et sa minuscule plage, se dresse une île déserte abritant un site archéologique de l' époque minoenne .
Cette île est accessible en bateau mais on peut également l' atteindre à la nage . Personnellement, nous nous sommes abstenus .
Globalement, nous avons beaucoup apprécié la belle ambiance que l' on a pu ressentir dans ce charmant petit village ...
Nous étions convaincus qu' il devait être assez agréable y passer des vacances orientées "détente" .
Puis nous nous sommes rendus sur le site archéologique de Gournia où subsistent les vestiges d' une ancienne bourgade minoenne .
Nous sommes parvenus à imaginer assez aisément qu' elle pouvait être la configuration des lieux lorsque ceux-ci étaient encore habités .
La route que nous suivions désormais nous permettait de bénéficier
de superbes panoramas sur des îlots rocheux, de superbes petites
criques aux eaux limpides ...
En revanche, plus nous approchions d' Agios Nikolaos, et plus les paysages
étaient pollués par de très nombreuses structures hôtelières dont la taille
nous semblait vraiment démesurée .
Jusqu' alors épargnés, il était désormais évident que nous abordions une autre Crète, celle qu' une économie basée sur un tourisme outrancier était parvenue depuis longtemps à défigurer ... Nous nous y étions plus ou moins préparés !
A Agios Nikolaos, le contraste était plus saisissant encore ... Nous avions réellement la sensation d' y avoir changé de pays
(8 € pour une petite heure de stationnement sur le parking du port ... "Non Merci !") .
Nous avons déambulé dans des rues très propres, très fréquentées aussi, bordées de magasins chics ; nous nous sommes
promenés sur les quais de son petit lac intra-muros ... puis nous en sommes repartis .
Nous laissions Agios Nikolaos derrière nous ...
... et atteignions quelques kilomètres plus loin, Elounda .
Une fois encore, nous y découvrions une impressionnante succession d' hôtels grand luxe . En revanche, Elounda se situe
dans un très joli site fermé par la presqu' île de Spinalonga sur laquelle nous nous rendions .
En quête d' un peu plus de solitude, nous traversions Plaka (où nous envisagions revenir le lendemain) et empruntions une petite route serpentant et traversant de petits villages . Puis nous suivions une jolie route côtière ... en impasse, elle nous a menés jusqu' à l' adorable
petite crique de Vlihadia protégée des vagues heurtant les paysages arides alentours . Nous y passions la nuit .
La route déjà empruntée la veille nous en a offert une magnifique vue panoramique sur Plaka, la petite île et la presqu' île de Spinalonga .
Depuis Plaka, une petite embarcation nous a déposés dans un flot de touristes important, sur la petite île de Spinalonga (aussi connue sous le nom d' "île aux lépreux") . Sur cet îlot à l' origine fortifié par les vénitiens, ont été parquées au début du XXème siècle, les personnes atteintes
de la lèpre en Crète (jusqu' en 1957 !) .
Jusqu' à 400 malades ont vécu ici en communauté, avec les corps de métiers qu' on trouve dans n' importe quel autre village grec, du coiffeur
au pope . Telle la maladie agissant sur les chairs, le temps ronge aujourd' hui inexorablement des bâtiments chargés d' histoire, laissant naître un profond sentiment de désolation . Ainsi est-il assez poignant et perturbant de se promener dans cet étonnant village-fantôme ...
Au final, nous avons bien aimé !
Puis le bateau nous a ramenés à Plaka et son lot de "magasins à souvenirs" et de tavernes aguicheuses liés à l' essor touristique
de ce petit village . Cependant d' une taille beaucoup plus humaine que ces voisines Agios Nikolaos ou Elounda, l' ambiance y
demeure globalement agréable .
Puis la route s' est à nouveau très vite élevée ... Une fois encore, nous traversions de bien beaux paysages de montagne ; nous nous enfoncions ainsi un peu plus dans les terres, jusqu' à rejoindre le Plateau de Lassithi .
Enchâssé dans des montagnes arides, le "plateau" est un énorme bassin au fond duquel
se sont accumulées des alluvions . Il est découpé en champs fertiles où tournaient naguère, quelques 10 000 petites éoliennes qui servaient à l' irrigation des cultures .
Elles sont progressivement remplacées par des pompes à moteur, plus efficaces ; elles sont aujourd' hui démontées, ou rouillent sur place ...
L' absence de ces voiles blanches tournant au gré des vents a profondément altéré la beauté des lieux ... aussi pensions-nous que
d' ici quelques années cette zone risquait de se retrouver totalement sinistrée ; elle en porte les stigmates .
Nous lui avons personnellement trouvé que peu d' intérêt .
Nous franchissions un col constituant une porte d' entrée du Plateau de Lassithi, que semblaient fermer de vieux moulins alignés en rang
d' oignons (porte de de sortie en l' occurrence pour nous !) .
Une route en lacets nous ramenait vers la mer ...
Elle traversait de beaux petits villages tel celui
de Krassi où nous marquions un bref arrêt .
Puis nous atteignions la station balnéaire de Malia où nous nous égarions dans les quelques ruelles plutôt sympathiques composant
le vieux village .
Nous rejoignions le littoral ... Nous y baignions ; y dormions .
Il a été l' une des plus grandes villes de la civilisation minoenne ...
On y dégage encore aujourd' hui, de nouvelles parties . Un peu dur à déchiffrer, nous l' avons tout de même bien apprécié .
Cette partie de la côte, bétonnée et dénaturée que nous découvrions désormais n' augurait rien de bon ...
nous allions aujourd' hui la remonter .
A l' Est d' Héraklion, sur plusieurs dizaines de kilomètres d' une côte sans relief,
nous avons traversé une kyrielle d' hôtels-clubs, de tavernes et de boutiques en tout genre .
Et dire que la plupart des estivants que nous y avions croisés n' auront de la Crète que cette unique image ; c' est sûr, nous n' y avions eux et nous, pas passé les mêmes vacances !
Avant d' affronter "la capitale", nous nous posions quelques instants sur une jolie plage
survolée par les avions venus débarqués un nouveau flux d' estivants .
Nous entamions la visite d' Héraklion par celle
de son joli port vénitien dominé par son fort .
Puis, nous empruntions de plus ou moins larges rues piétonnes bordées de nombreuses boutiques ; toutes les grandes enseignes
européennes y semblent représentées . Dépourvue de quartier réellement historique, la ville n' a pas un charme fou, mais nous
y avons pris plaisir à musarder .
Quittant Héraklion, il semble logique se rendre à Knossos : tous les circuits touristiques en font état ... Bah, c' est aussi ce que nous avons fait ! Premier palais minoen découvert, il est certainement le plus célèbre des sites archéologiques crétois, et sans nul doute, aussi le plus visité .
En cette toute fin d' après-midi, les visiteurs semblaient déjà avoir déserté les lieux ... Cool !
Partiellement reconstitué (et ce, avec plus ou moins de réussite !), nous éprouvions le drôle sentiment de déambuler entre histoire et fiction,
au milieu des décors fatigués d' un péplum tourné bien des années auparavant .
Personnellement, je n' ai pas du tout aimé cette initiation pratiquée dans un site ainsi partiellement reconstitué (je = votre narrateur,
il est vrai que cette première personne n' est jamais utilisée à travers les articles du site, une fois n' est pas coutume !) .
A l' Ouest d' Héraklion, la côte désormais beaucoup plus accidentée accueille encore, parsemés au fond de jolies criques ou bordant de
petites baies, quelques hôtels-clubs de standing ...
Nous y avons un peu peiné dans la recherche d' un endroit calme et agréable où passer la nuit .