Nous connaissions parfaitement le profil de ces premiers kilomètres .
Le col du Lautaret, Briançon, le col de Montgenèvre avant de basculer vers les autoroutes italiennes ; il s' agissait d' un itinéraire plutôt classique, souvent emprunté à l' occasion de précédentes destinations méditerranéennes . Ainsi avons-nous vu les panneaux autoroutiers successivement indiquer Turin, Parme, Bologne, Rimini ...
Souvent, lors de tels longs trajets, nous passons généralement la première nuit sur une aire d' autoroute . Les 700 premiers kilomètres avalés, nous convenions cette fois de la quitter pour rejoindre les bords de l' Adriatique à hauteur de Pesaro . Nous allions dès lors suivre une côte sans relief, le long de laquelle ont poussé des constructions sans charme, destinées de toute évidence au seul tourisme .
Nous y faisions un premier bivouac ... Sordide !
Nous avions pris place, calés entre la route et une ligne de chemin de fer dont le trafic ne manquait pas de faire vibrer la tôle de notre fourgon . Heureusement, nous y disposions d' une belle vue sur la mer et d' une "gigantissime" baignoire dont l' eau était à peine froide !
Nous hésitions emprunter l' autoroute . Soucieux d' arriver au plus tôt à destination, nous nous y engagions ...
Un gigantesque bouchon nous y a retenu durant plusieurs heures, nous étions piégés .
Nous avions parcouru environ 1 000 km lorsque nous parvenions enfin dans la région des Pouilles . Nous allions en débuter la visite
par celle du Promontoire de Gargano, un massif distinct de l' Italie ; sur la carte, il figure tel un éperon flanqué sur le talon de la botte .
Après de multiples voyages italiens, nous découvrions d' emblée, une palette de paysages inédits ; de toute évidence, au sein des régions italiennes, celle des Pouilles possédait sa propre identité .
En guise de découverte, nous nous contentions, pour cette première journée,
de goûter la douceur des eaux de l' Isola del Lago di Varano, où par ailleurs
nous bivouaquions .
Nous avions bien apprécié cette grande plage de sable fin et la chaleur de ses eaux . La journée allait y débuter, telle elle y avait la veille, pris fin . Puis nous allions longer la route épousant les côtes du Promontoire de Gargano . A pareille époque, la fréquentation touristique y est élevée ; aussi, alors que nous envisagions visiter Rodi Garganico, nous n' y trouvions aucun emplacement où stationner, et continuions au-delà .
Après avoir longé de longues plages de sable rectilignes, la côte devient plus
découpée et accidentée, livrant alors de réels somptueux paysages à l' accent
méridional prononcé .
Nous atteignons alors Peschici, un petit village de pêcheurs qui domine une bien jolie baie .
Nous avons eu réellement grand plaisir à arpenter son réseau de ruelles étroites, escarpées et désertes ... effectivement, fuyant la chaleur,
tout le monde semblait s' être aujourd' hui rendu à la plage !
Situé un peu plus loin, Vieste est un autre village de pêcheurs dont nous avons apprécié la visite .
Construit au sommet de falaises de calcaire blanc, il y subsiste un agréable quartier médiéval fait de ruelles escarpées et enserrées
dans des remparts .
Quittant Vieste, nous abordions dès lors une merveilleuse côte constituée de falaises de calcaire blanc, percées de grottes, d' arches monumentales, dévoilant de superbes criques où nous n' allions pas manquer l' occasion trop belle, de nous baigner .
Dans une agréable pinède, dominant de somptueux paysages, nous bivouaquions ...
Nous poursuivions dans une direction sud-est, la découverte de ce fabuleux Promontoire del Gargano . Il nous a semblé dès lors, beaucoup
plus aride ; la pinède avait laissé place à quelques rares cultures de vignes et d' oliviers, les quelques troupeaux de moutons semblaient
peiner à y trouver de quoi s' alimenter .
Alors que nous gravissions la rampe menant à Monte San Angelo (déclivité de 796 mètres en 14 km de lacets !), le moteur de notre fourgon
s' est subitement arrêté, n' acceptant de ne redémarrer qu' une dizaine de minutes plus tard (Grrr !) . Nous avons été contraints de subir
deux autres arrêts de même type avant d' atteindre enfin le bourg battu par les vents .
La ville s'est bâtie autour du sanctuaire de l' archange Michel ; à ce titre, elle reçoit la visite de nombreux pèlerins . Nous avons personnellement beaucoup apprécié nous immerger au sein de son quartier historique . Outre un style unique et marqué, nous y avons ressenti une atmosphère vraiment particulière ... Pour le coup, Monte San Angelo s' est révélé être une réelle belle surprise !
Puis nous rejoignions le cœur du Promontoire de Gargano : la Foresta Umbra, très
fréquentée en ce dimanche par de nombreuses familles italiennes, venues y chercher
un peu de fraîcheur .
De nouveau confronté à une imposante rampe, notre moteur s' est de nouveau arrêté ...
Cette fois, nous ne parvenions à redémarrer qu' une heure plus tard (re-Grrr !) .
Puis nous quittions le Promontoire de Gargano ; ce dernier était parvenu à totalement nous séduire .
Le contraste était dès lors saisissant, car depuis Manfredonia, nous longions une côte s' étendant dans de mornes plaines .
L' accès à la mer n' était exclusivement envisageable qu' à partir de parkings privés . Ne souhaitant pas nous éloigner de Barletta,
ville où nous envisagions faire réparer notre fourgon, nous options pour passer la nuit sur l' un de ces parkings (tarif : 10 €) .
Notre fourgon déposé chez le garagiste, nous entreprenions la visite de Barletta et de son agréable quartier ancien ...
La pièce défaillante incriminée (le calculateur ?!) devait nous parvenir depuis Bari ... nous ne récupérions notre fourgon qu' après
17 heures, sans aucune certitude sur la fiabilité des soins apportés (?!) .
Il était déjà tard, et il ne semblait pas aisé trouver un endroit où se poser pour la nuit de ce côté-ci de la côte ... nous jouions la facilité
en nous rendant dans un camping proche de Trani (l' unique camping que nous ayons fréquenté tout au long du voyage !) .
Décidément, cette partie de la côte s' ouvrant sur l' Adriatique ne parvenait pas réellement à nous séduire .
En revanche, quelques jolies villes s' y succédaient ; ce sont elles que nous allions visiter aujourd' hui .
La première a été Trani, nous l' apercevions se dessiner sur l' horizon depuis notre emplacement de camping .
Nous y stationnions proche de son joli port, autour duquel s' élèvent des maisons ocres et blanches ...
Au-delà de ce premier rideau, on y a découvert un intéressant centre médiéval, de jolies petites églises, un château, et une imposante
cathédrale se dressant avec fierté tout au bout du port .
Puis, nous parvenions à Molfetta dont le petit centre médiéval regroupé autour de son Duomo était en totale réfection .
Giovinazzo nous a énormément plu ... Autour de son agréable port, nous y avons trouvé un très joli et harmonieux vieux centre médiéval extrêmement bien préservé .
Nous nous enfoncions alors un peu plus dans les terres et partions à la découverte
de Conversano, un village réputé être l' un des plus beaux de la région ...
Personnellement, il nous a un peu déçus .
Nous trouvions un superbe bivouac dans un coin retiré et faisant face à la mer ... La présence de nombreuses voitures se livrant à un drôle de ballet dont les occupants aux yeux lubriques nous observaient sans aucun scrupule à la jumelle nous a incités à nous rendre un peu plus loin, tout proche de Cozze .